INTERVIEW-Julien Paris
Hello Julien ! Est-ce que tu peux te présenter brièvement ?
Julien Paris, 33 ans, jeune entrepreneur multi-casquette et créatif indépendant. J’évolue dans les métiers de l’image en tant qu’artiste, illustrateur ou directeur artistique freelance.
Comment en es tu venu à ce métier ?
Mon père était dessinateur de presse et illustrateur indépendant. Je suis entouré depuis tout petit par ses dessins, ses affiches, ses collections de livres, de dessins humoristiques, de BD et de revues des années 70/80 (Métal Hurlant, Charlie Hebdo, Hara Kiri etc…). C’est un grand fan de science-fiction. Outre son énorme bibliothèque consacrée au style, il nous emmenait avec mon frère quasiment toutes les semaines au cinéma le mardi soir. Mon style est donc très influencé par la pop culture et la SF. Baignant dans l’image depuis toujours, le métier de graphiste s’est imposé très naturellement en prenant la suite de mon père et de mon grand frère quelques années avant moi !
Quel est ton parcours ?
J’ai enchaîné un Bac Littéraire et une licence en communication graphique à l’école intuit.lab, c’est là que je me suis plus orienté vers la typographie, l’identité graphique et la publicité.
J’ai fini mes études par un stage en agence de pub qui s’est super bien passé et j’ai continué au même endroit en CDD pendant presque un an. Ça a été extrêmement formateur mais mon âme d’indépendant s’est révélée très rapidement, peut-être un peu trop d’ailleurs (rires).
Le métier de freelance peut laisser pas mal de temps libre au début. Quand mes deux potes Denis Gallard et Romain Guiberteau ont fini leurs masters à intuit.lab, nous avons décidé de nous lancer dans un projet plus personnel : un magazine d’illustration en édition limitée. C’est comme ça qu’est né Chiz, un magazine hybride présentant la scène française de l’illustration. C’était une manière pour nous d’appliquer à notre façon tout ce qu’on avait appris : identité graphique, illustration, DA, mise en page, communication, journalisme, rédaction, impression, etc… On a sorti 3 numéros en tout dont le second a été financé sur la toute jeune plateforme KissKissBankBank, le crowdfunding étant encore assez novateur à l’époque.
La vidéo de présentation du projet leur ont d’ailleurs tellement plu que la fondatrice m’a contacté pour des missions en freelance. J’ai fini par intégrer l’équipe de KissKiss en tant que directeur artistique pendant presque 4 ans. Ça a été une super expérience de suivre l’évolution d’une start-up avec une croissance aussi fulgurante.
Après 4 ans, j’ai un peu changé de direction et j’ai lancé avec un pote un atelier d’impression textile : Arteesan. J’ai toujours adoré les tee-shirts imprimés, créer des collections, trouver des visuels et des slogans impactants. Ça a été l’occasion de me lancer dans l’entrepreneuriat et notre atelier, qui était basé au Grands Voisins dans le 14ème, m’a permis de faire de très belles rencontres. L’atelier a bien vécu pendant presque 5 ans jusqu’à la fermeture de ce lieu éphémère.
Après ça j’ai tout lâché pour me recentrer sur mes premières passions qui sont l’illustration et la conception graphique en général.
Quelles sont tes inspirations au quotidien ?
Elles sont multiples: cinéma, expos, musique etc..
Mais en ce moment je suis à fond dans la bande dessinée indépendante, j’aime beaucoup le travail de certaines maisons d’édition comme Cornélius, 2024, Même pas mal, Misma, Fidèle…
Quels sont les projets dont tu es le plus fier et ceux sur lesquels tu bosses en ce moment ?
Mon magazine Chiz bien sûr, qui a été la meilleure carte de visite possible dans le développement de mon réseau.
Sinon j’ai un projet de BD que j’ai commencé au début du confinement, j’essaye de m’y mettre à fond quand j’ai le temps mais je suis toujours rattrapé par mes clients qui occupent le plus clair de mon temps.
Il y a des tee-shirts que tu préfères ou qui t’ont marqué ?
Si je devais retenir une marque de tee-shirt, ça serait forcément Sixpack dans les années 2000 / 2010. À l’époque ou Akroe était directeur artistique, les sélections des artistes, des visuels et les collections étaient incroyables. Ça a vraiment été une source d’inspiration énorme.
On parlait tout à l’heure de BD et d’illustration, tu as eu des coups de coeur récemment ?
La réédition de Kris Kool de Caza chez Passenger Press ! C’est la première BD de l’auteur, elle est parue en 1970. Le style et l’histoire sont ultra psychédéliques. Toutes les planches sont composées parfaitement et les couleurs de la réédition sont encore plus belles que l’originale.
On m’a aussi offert récemment le livre illustré par Icinori sur Séoul dans la série des carnets de voyage édités par Louis Vuitton. Les illustrations sont d’une finesse incroyable et imprimées en 6 ou 7 pantones ! J’ai pris une super claque…
